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La sédentarité 0

Selon la revue médicale britannique The Lancet, le manque d’activité physique est responsable d’un décès sur dix dans le monde, à peu près autant que le sont le tabac ou l’obésité. Pour la seule année 2008, l’inactivité physique serait ainsi responsable de 5,3 millions de décès sur les 57 millions répertoriés à travers le monde. Entre 60 % et 85 % des adultes ne bougent plus suffisamment. L’activité physique moyenne est ainsi tombée à une heure par jour en 2000.

Les conséquences de l’inactivité physique continuent à être sous-évaluées, en dépit de preuves solides existant depuis plus de soixante ans quant à son impact sur la santé, relève Harold W. Kohl (Université du Texas) dans The Lancet. Il ajoute que beaucoup reste à faire pour traiter l’absence d’exercice comme un vrai problème de santé publique.

La pratique d’une activité modérée (au moins 20 minutes trois fois par semaine) ou intense (au moins 3 heures par semaine) diminue ainsi de 30 % le risque de mortalité prématurée. De plus, la pratique régulière d’un sport améliore le bien-être émotionnel, le bien-être physique, la qualité de vie et la perception de soi. Un rôle bénéfique que l’on constate aussi bien chez les adolescents que chez les personnes âgées. Plusieurs études montrent également que la qualité de vie des malades chroniques s’en trouve améliorée, de même que celle de ceux qui souffrent de certaines catégories de handicaps, lorsque l’accompagnement est réalisé par des animateurs sportifs, formés à ces pathologies.

Le docteur I-Min Lee (Harvard Medical School de Boston) souligne dans The Lancet que 6 à 10 % des quatre grandes maladies non transmissibles (maladies cardio-vasculaires, diabète de type 2, cancers du sein et du côlon) seraient liées au fait de pratiquer moins de 150 minutes d’activité modérée par semaine. C’est la moyenne recommandée par l’OMS, qui suggère, par exemple, 30 minutes de marche rapide cinq jours par semaine.

« Selon une autre étude réalisée dans 122 pays et dirigée par le docteur Pedro C. Hallal (Université de Pelotas, au Brésil), citée dans la revue britannique, un tiers des adultes et quatre adolescents sur cinq dans le monde ne font pas suffisamment d’exercice physique, ce qui accroît de 20 à 30 % leur risque d’avoir des maladies cardio-vasculaires, du diabète et certains cancers.

Dans la plupart des pays, l’inactivité augmente avec l’âge et est plus importante chez les femmes que chez les hommes (34 % contre 28 %). L’inactivité augmente également dans les pays à hauts revenus », précise M. Hallal. En généralisant l’activité physique, l’espérance de vie de la population mondiale pourrait augmenter de 8 mois environ, estiment les spécialistes. Autrement dit, baisser de seulement 10 % le niveau de sédentarité de la population mondiale reviendrait à épargner la vie de 533 000 personnes chaque année.

Pourquoi le manque d’activité physique est-il synonyme de vieillissement prématuré ? On sait que la sédentarité entraîne, au niveau des cellules adipeuses, un changement épigénétique qui activerait certains gènes, ou en réprimerait d’autres, responsables de la protection de notre ADN.

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