Les recherches vont très vite dans ce domaine. Des essais cliniques de thérapie cellulaire sont en cours afin de traiter l’insuffisance cardiaque post-infarctus. Leur objectif : régénérer les zones fibreuses du myocarde, altérées par l’infarctus, en y administrant des cellules souches contractiles. Le débat sur le choix de ces cellules n’est pas clos. Les uns optent pour les cellules souches de la moelle osseuse ; dans certaines conditions, elles seraient capables de produire des cardiomyocytes (cellules du cœur) ; les autres, à l’instar de Philippe Menasché, chirurgien cardiovasculaire à l’hôpital européen Georges Pompidou (Paris), privilégient les fameuses cellules « satellites » des muscles. Quelques semaines avant l’intervention, ces cellules sont prélevées sur un muscle de la jambe du patient et multipliées en culture. Elles sont alors injectées en plusieurs points du myocarde. Il semblerait que ces cellules sécrètent des facteurs de croissance cellulaire qui stimulent les cardiomyocytes d’origine. Et depuis peu, une autre piste se dessine : en effet, des cellules souches siègeraient au sein même du myocarde…
Les chercheurs du CNRS de Toulouse ont démontré pour la première fois, qu’il était possible d’obtenir in vitro des cellules cardiaques fonctionnelles à partir de cellules de tissus adipeux chez la souris : après quelques jours de culture dans des conditions très simples, certaines cellules issues des tissus adipeux se différencient spontanément en cellules rondes qui se contractent de manière rythmique. Ces cellules présentent toutes les caractéristiques morphologiques et moléculaires des cellules cardiaques. Le rythme des contractions peut être modulé in vitro par les mêmes agents nerveux et pharmacologiques que ceux qui modulent le rythme cardiaque dans l’organisme. Cette première étape est cruciale, elle ouvre en effet une voie originale et prometteuse à la thérapie régénérative du muscle cardiaque.