La moelle osseuse a été le premier tissu à révéler le rôle des cellules souches. Vouées à fournir continuellement globules rouges, globules blancs et plaquettes, ses cellules ont été greffées chez l’homme dès la fin des années 50. Aujourd’hui encore, cette greffe permet de traiter maladies auto-immunes, déficits immunitaires, leucémies mais aussi des cancers « solides ». Afin d’éviter les risques de rejet, on pratique, à chaque fois que cela est possible, une autogreffe : une fois récupérées à partir du sang du patient, les cellules souches sont stockées, triées, grâce à leurs marqueurs de surface, pour écarter d’éventuelles cellules tumorales, puis réinjectées. Elles servent à relancer l’hématopoïèse, c’est-à-dire la production des cellules sanguines. Mais si ce sont des greffons purs, ils n’en sont pas moins imparfaits. Ils ne suffisent pas à restaurer la totalité des cellules sanguines parce qu’il leur manque le soutien d’autres cellules, elles aussi de la moelle osseuse, les cellules souches mésenchymateuses. Selon Patrick Laharrague, chercheur au CNRS, ces cellules offrent le micro environnement nécessaire à s’assurer de la bonne activité des cellules hématopoïétiques. L’idée est donc de combiner, dans les greffes, cellules souches sanguines et mésenchymateuses. Lors des premiers essais, réalisés chez des femmes qui avaient subi de fortes radiothérapies, on a observé une reprise plus rapide de la production des cellules sanguines. Mais ce n’est pas là leur seul rôle, ces cellules se différencient aussi en graisse, os et cartilage, d’où leur aptitude à réparer lésions osseuses et cartilagineuses. Une autre perspective : l’utilisation du sang du cordon ombilical pour éviter les très délicates ponctions lombaires, on y trouve en effet des cellules souches immatures plus accessibles, mais leur usage thérapeutique se heurte encore à la petite taille des greffons, insuffisante pour traiter des adultes.
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