Hormone du sommeil, mais aussi antioxydant essentiel
La mélatonine est produite par notre organisme trente à soixante fois plus pendant la nuit que de jour. C’est l’hormone du sommeil, c’est elle qui nous conduit naturellement à l’endormissement. La mélatonine est également un puissant antioxydant, un stimulant immunitaire et un inhibiteur du cancer. Des études animales ont montré que les souris dont la glande pinéale (productrice de la mélatonine) avait été enlevée présentaient plus de tumeurs. La supplémentation en mélatonine permettait d’en empêcher l’apparition. La mélatonine diminue très rapidement avec l’âge, après avoir atteint son maximum pendant l’adolescence.
Plusieurs études ont montré que la mélatonine stimule le système immunitaire, spécialement chez des animaux âgés, stressés, ou malades. La mélatonine stimule la production des lymphocytes T et des cellules naturelles tueuses. Un redéveloppement du thymus a même été observé chez les souris âgées (rappelons que le thymus disparaît chez l’homme vers la quarantaine).
Le rythme du sommeil, fondamental pour notre équilibre, est lié à la sécrétion de cette hormone, dont le rôle sur la santé a été abondamment démontré. Une diminution de sa sécrétion, avec une réduction consécutive du sommeil, peut provoquer l’apparition précoce de maladies liées au vieillissement. La mélatonine est une hormone produite naturellement par l’épiphyse (ou glande pinéale, au centre du cerveau) qui joue un rôle crucial dans le cycle veille-sommeil. En temps normal, elle est libérée dès la tombée de la nuit pour faciliter l’endormissement. La sécrétion atteint un pic entre deux et quatre heures du matin puis diminue durant la seconde moitié de la nuit, pour préparer le réveil. Chez les personnes âgées, la production de mélatonine est souvent insuffisante, ce qui peut entraîner des troubles du sommeil. Il peut alors être efficace, pour retrouver un sommeil réparateur, de prendre de la mélatonine, qui « resynchronise » l’horloge interne.
On propose des supplémentations en commençant par de faibles doses que l’on ajuste en fonction des résultats. Le plus souvent 0,5 mg à 1 mg suffisent, à prendre un quart d’heure avant de se coucher.
La mélatonine n’allonge pas la durée de sommeil, mais elle permet un sommeil de meilleure qualité. Elle est notamment indiquée pour aider au sevrage des hypnotiques. La mélatonine est alors donnée sur prescription, sous le nom Circadin®, dosé à 2 mg. Il s’agit d’une mélatonine retard qui diffuse pendant la nuit.
Pour le décalage horaire, on propose un comprimé avant de se coucher pendant trois à cinq jours à l’aller et pendant six à huit jours au retour. Certains médecins la proposent aussi en crème de nuit. Ces crèmes aident à réparer les agressions subies par la peau pendant la journée car la mélatonine est un puissant antioxydant. C’est une hormone, donc cela ne se manipule pas n’importe comment. On trouve sur internet des compléments alimentaires à 5 mg. Évitez-les ! Ce surdosage provoque un effondrement du cortisol matinal. Or l’immunité se construit la nuit avec la mélatonine mais au matin nous avons besoin du cortisol pour mobiliser nos capacités immunitaires. De mauvais dosages de mélatonine peuvent donc venir perturber le système immunitaire. D’autre part, de fortes doses modifient les hormones thyroïdiennes et provoquent des éveils nocturnes, à l’inverse de l’effet recherché.
On peut augmenter naturellement la sécrétion de mélatonine par la lumière. Pour cela, il faut une stimulation suffisante des cellules de la rétine pendant la journée pour que la mélatonine soit sécrétée pendant la nuit. On a montré chez des personnes âgées souffrant de cataracte (opacification du cristallin) une augmentation de 20 % de la production de mélatonine après le traitement chirurgical. Les aliments riches en sérotonine ou en tryptophane, par exemple le lait, les noix, la banane, sont bénéfiques pour la mélatonine. Une banane entre 16 et 18 h facilite l’endormissement.