En 2002, David Sinclair et Joseph Baur, de l’Université de Harvard, publiaient leur découverte révolutionnaire dans la prestigieuse revue scientifique Nature : une substance appelée « resvératrol », extraite du vin rouge, pourrait activer certains gènes de cellules animales et entraîner des améliorations cliniques spectaculaires, qui incluent amélioration de la mémoire, fonte des cellules graisseuses (malgré un régime alimentaire riche en calories), énergie et endurance des cellules musculaires stimulées, augmentation de la force musculaire et diminution de la fatigue, amélioration de la coordination et de la mobilité. Mais, plus remarquable encore, ces molécules démontrent leur efficacité dans la réduction de l’incidence de certains cancers, des maladies vasculaires, de la dégénérescence du cerveau et prolongent la durée de vie des souries traitées de 25 %. Ces petites molécules présentes dans le vin rouge activent les gènes sirtuines (les gênes de survie !) en l’absence de la restriction calorique qui d’ordinaire est nécessaire à leur activation, pour fournir le même effet cardioprotecteur que le vin, mais sans l’alcool !
Pour tester la capacité du resvératrol à activer des sirtuines chez des créatures vivantes, l’équipe de chercheurs de Harvard, dirigée par David Sinclair, a sélectionné une levure, un organisme monocellulaire étroitement apparenté aux animaux et aux humains. Elle a constaté que, même utilisé à petite dose, le resvératrol augmentait de 60 à 80 % la vie des cellules de levure. De la levure traitée avec du resvératrol vivait environ 38 générations contre seulement 19 pour la levure non traitée. Des expériences complémentaires sur des cellules humaines ont montré que le resvératrol activait une voie similaire requérant le gène SIRT1 qui permettait à 30 % de cellules humaines de survivre à des irradiations gamma, contre 10 % pour les cellules non traitées.
L’activation du gène SIRT1 par le resvératrol stimule un grand nombre de processus, notamment les mécanismes de défense immunitaire, la protection neuronale et l’optimisation métabolique dans le foie, les muscles et les adipocytes. Le resvératrol a d’autres effets qui incluent la stimulation de la production de l’énergie cellulaire, l’adénosine triphosphate (ATP), dans les mitochondries ainsi que la modulation du facteur de croissance de l’insuline (IGF-1) qui améliore la sensibilité à l’insuline et atténue ainsi l’obésité. De plus, les pouvoirs antioxydants du resvératrol ont été largement démontrés ; il inhibe l’oxydation des lipoprotéines basse densité, les LDL, et il neutralise les dangereux radicaux hydroxyles. Probablement l’un des meilleurs neutralisateurs de radicaux libres, le resvératrol a des conséquences bénéfiques sur la longévité.
Le resvératrol se présente dans la nature sous deux formes : La forme bioactive, le trans-resveratrol, et le cis-resvératrol dont l’activité est sept fois inférieure. Il est donc fortement suggéré de prendre la forme « trans ».
Actuellement, on connaît trois sources de resvératrol.
1) Synthétique (peu assimilable).
2) Extrait de la Renouée du Japon, Polygonum cuspidatum : c’est la source la plus répandue !
3) Extrait de la grappe de raisin, qui contient tous les cofacteurs du raisin. On a ainsi la garantie d’une assimilation parfaite.
Quel est le bon dosage de resvératrol ?
On trouve des produits dosés à quelques milligrammes et d’autres à plusieurs centaines de milligrammes. Quel est le dosage correct ? Cette course aux dosages élevés a-t-elle un intérêt pour notre organisme ?
Dans un verre de vin, on trouve environ 0,10 à 0,65 mg de resvératrol. Si on cherche une protection à long terme une dose de 30 à 75 mg par jour de trans-resveratrol est suffisante. Pour une protection rapide une dose de 100 à 500 mg sera efficace, mais sur un temps relativement court (un à deux mois).