Vieillir

Depuis 1960, les théories concernant le vieillissement ont évolué considérablement.

Ces théories, fondées sur les connaissances de l’époque, ont fait, en 55 ans, une avancée considérable. Ce qui était regardé, il n’y a pas si longtemps, comme de l’alchimie, est devenu biologie moléculaire ; et ce qui était magique, est devenu génétique.

Aujourd’hui, nous savons que le vieillissement n’est pas le fait d’une seule cause. Vieillir est la conséquence directe d’une série d’événements parfois complexes, qui vont varier d’année en année pour chaque individu, en fonction de ses interactions avec son environnement. Ces événements vont provoquer des changements dans l’expression génétique, c’est-à-dire dans l’activation ou la désactivation de certains gènes, et ceci va entraîner la fabrication (ou l’absence de fabrication) de certaines protéines spécifiques.

Il est aujourd’hui admis que le contrôle cellulaire du vieillissement est lié à l’ADN, à sa capacité de duplication, ainsi qu’à l’intégrité des télomères. Ces deux éléments vont être essentiels pour la bonne  conservation d’un stock de cellules souches de qualité. L’ADN est l’élément indispensable à la vie parce qu’il est à l’origine de chaque molécule présente dans notre corps. Les dégâts infligés à l’ADN par notre environnement, ainsi que par un mode de vie malsain, vont entraîner l’apparition d’une série d’affections liées à l’âge, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète ou le cancer. Ce sont ces dégâts, accumulés dans nos 60 000 milliards de cellules, qui vont être responsables du vieillissement, alors que notre longévité, elle, dépend de la façon dont nous pouvons réparer ces dégâts, et de notre rapidité à le faire. Notre ADN se duplique en permanence pendant toute notre vie, et, dans des conditions optimales, les copies sont parfaites ; en particulier pour les individus jeunes. Néanmoins, dès 35, 40 ans, notre ADN, continuellement bombardé par un excès de radicaux libres, par les radiations, en proie à un environnement toxique, ne peut plus être réparé suffisamment à temps. Les copies vont être de mauvaise qualité et certains codes génétiques seront endommagés. En conséquence des protéines indispensables à certaines fonctions vont manquer à l’appel, et cela va entraîner un vieillissement prématuré et l’apparition de maladies chroniques, liées à l’âge.

On sait aujourd’hui de façon certaine que l’âge chronologique ne veut plus dire grand-chose en matière de vieillissement. Les valeurs statistiques, qui définissaient officiellement l’âge à partir duquel on devenait vieux, ont volé en éclats. Certains scientifiques, comme Aubrey de Grey, sont convaincus que le vieillissement est une maladie, et même une maladie curable. D’après lui, les êtres humains vieillissent de sept façons différentes, qui toutes peuvent être prévenues. Il prétend, en effet, que le vieillissement est optionnel et qu’il faudrait être « fou » pour choisir cette option. D’autres considèrent qu’il devrait s’appliquer ce qualificatif à lui-même !

En fait, il est très probable que le vieillissement soit une maladie complexe qui affecte notre corps, nos pensées, nos émotions, mais aussi nos familles et notre société. Le vieillissement et la mort restent les deux plus grandes énigmes que l’humanité n’a pas encore résolues.

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